Et si, pour mieux comprendre nos clients, il fallait sortir un instant du cadre ? C’est ce qu’a proposé Camille Rochet, psychothérapeute, venue clore cette matinée consacrée à la réclamation client.
En partageant son regard sur la relation de couple, elle nous tend un miroir : car au fond, la mécanique de l’insatisfaction, qu’elle vienne d’un client, d’un collaborateur ou d’un conjoint, repose souvent sur les mêmes fondations.
Une attente déçue, un besoin non reconnu, une frustration mal exprimée sont autant de signaux faibles qui, s’ils ne trouvent pas d’espace d’écoute, se transforment en rupture ou en retrait. Dans le couple comme dans l’entreprise, les conflits naissent souvent moins du désaccord que de la manière dont on le gère.
La psychologue invite à faire une place à l’émotion. Non pour céder à tout, mais pour comprendre ce qui se joue derrière le reproche. Un client qui s’énerve, un salarié qui se ferme, un proche qui reproche… tous expriment, à leur manière, un besoin d’être vu, entendu, considéré. Là où l’instinct pousse à répondre ou à se défendre, la relation se répare souvent par l’accueil, la reformulation, la reconnaissance du vécu de l’autre.
Ce détour par l’intime éclaire notre métier. Il nous rappelle que la qualité d’une réponse ne tient pas seulement à son contenu, mais bien à sa capacité à restaurer un lien abîmé. Répondre à une réclamation, ce n’est pas juste traiter une demande : c’est rééquilibrer une relation, souvent fragilisée par un malentendu ou un sentiment d’injustice.
Ce que la psychologie met en lumière, le marketing relationnel le confirme : les logiques émotionnelles, relationnelles et symboliques sont au cœur de la fidélité comme de la réparation. Un client, comme un collaborateur, n’attend pas la perfection, inaccessible, mais la considération.
En filigrane, un message réconfortant : la réclamation n’est pas un échec. C’est une main tendue. À nous de saisir cette main, avec méthode, certes, mais surtout avec humanité.